Un grand nombre de parents d’élèves bilingues me font régulièrement part de leurs doutes quant au fait qu’enseigner plusieurs langues à leur enfant soit une bonne chose. Particulièrement en ce qui a trait au bon déroulement des apprentissages en milieu scolaire : en maternelle et au primaire.
Tout parent mérite d’être outillé, afin de pouvoir différencier défis de langage liés au développement de leur enfant (ceux dont vous devriez vous inquiéter) de défis environnementaux (ceux-ci étant des prérequis à l’acquisition du bilinguisme).
Afin de permettre à tout parent d’élève qui fait face à ce type de questionnement d’obtenir des réponses, je vous propose un article qui, je n’en doute pas, confirmera vos intuitions et vous guidera dans vos interventions éducatives à travers des appuis scientifiques.
Quelques conseils permettant de favoriser une bonne assimilation des langues enseignées vous seront délivrés et une section « Quand s’inquiéter? » sera exposée.
Un a parte « saviez-vous que » éveillera votre curiosité, afin d’ajouter de la valeur à votre lecture…
Que rapporte la recherche quant au fait d’être exposé à plusieurs langues?
Cela ne représente aucun danger
L’apprentissage de deux langues ou plus n’entraîne pas de trouble du langage et n’intensifie pas les difficultés de langage vécues chez les enfants qui en présentent un.
L’ensemble du vocabulaire est réduit durant les premières années
On observe, en toute logique, bien souvent, un léger retard au niveau de la communication chez les enfants qui apprennent plus d’une langue à la fois.
En effet, le vocabulaire est rapporté comme étant réduit durant les toutes premières années de vie d’un enfant qui apprend plusieurs langues.
On parle de compétences innées
Les enfants naissent avec la capacité d’apprendre plusieurs langues, même ceux chez qui on observe des difficultés langagières.
Les habiletés langagières développées sont supérieures
Les habiletés langagières (prosodie, développement lexical, gestuelle…) chez un enfant qui développe plusieurs langues sont reconnues comme étant supérieures.
Cette pratique confère des avantages cognitifs importants
Le fait d’apprendre plusieurs langues occasionne des avantages cognitifs chez les enfants.
L’attention sélective, la concentration, la planification et la résolution de problèmes sont particulièrement développées, étant donné la gymnastique mentale que demande cette pratique.
Comment favoriser une bonne assimilation des langues?
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Parler à son enfant dans sa langue maternelle (celle qu’on maitrise le mieux, étant donné que nous sommes un modèle sur lequel se base l’enfant pour apprendre)
- Créer des occasions de pratiquer la langue minoritaire (développer un réseau où les deux langues sont exploitées; engager une fille au pair; ne pas s’appuyer seulement sur la télévision pour aider un enfant à apprendre une langue seconde…)
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Véhiculer une image positive de chacune des langues apprises par l’enfant (exprimer de la fierté et démontrer une attitude positive par rapport à la mise en place des langues enseignées à valeur égale)
Quand s’inquiéter?
- Quand l’enfant présente des difficultés dans l’ensemble des langues enseignées
- Quand il ne prononce pas de mots entre 18 et 24 mois
- Quand il ne réalise pas de combinaisons de mots entre 24 et 30 mois (par exemple : « Non, Maman! » ou encore « C’est chaud! »)
- Quand la communication gestuelle ne semble pas l’interpeller
- Quand l’enfant semble démontrer une mauvaise compréhension des consignes
- Quand vous vous sentez inquiets et que vous aimeriez qu’un spécialiste vous guide quant aux significations de vos observations
Saviez-vous que (…)?
- Il n’y a pas d’âge pour apprendre une langue. Il n’existe pas de période critique quant au fait de se mettre à une langue. En effet, c’est principalement la motivation, notre acceptation de la culture qui entoure la langue apprise et la tolérance à l’effort qui rend l’adulte plus rigide quant à l’apprentissage d’une nouvelle langue.
- Les jeunes apprenants n’héritent pas d’accent.
- Le seul avantage concret à faire apprendre des langues en bas âge est que les enfants distinguent et reproduisent les sons avec plus d’aisance, ce qui leur permet de s’exprimer sans accent.
- L’évolution de la maladie d’Alzheimer est retardée chez les personnes qui exploitent plusieurs langues dans leur quotidien. Le fait de pratiquer plusieurs langues dans la vie de tous les jours permet de retarder de 4 à 5 ans l’apparition des symptômes chez les patients atteints d’Alzheimer.
Conclusion
Ainsi, de toute évidence, le bilinguisme représente un atout en matière d’apprentissage.
En effet, les compétences dont il exige la mise en œuvre et dont il encourage le développement participent clairement à bonifier la qualité des apprentissages vécus par les individus de tous âges confondus.
Le seul élément qu’il est capital de garder à l’esprit, afin de ne pas effectuer de maladresses vis-à-vis de son enfant, est qu’il faille s’assurer d’être expert dans la langue que nous choisissons de représenter, étant donné le modèle que nous incarnons dans cette mission qu’est la transmission d’une langue ainsi que de son identité culturelle.
Continuez à parler à votre enfant dans votre langue maternelle, créez des occasions de parfaire la langue jugée minoritaire et soulignez la richesse ainsi que la valeur de la maitrise des langues enseignées.
Vous ferez du bien à votre enfant et vous inspirerez bien des familles à accepter ainsi qu’à valoriser les différences…